avac

Le nombre de grossesses se terminant par césarienne est en constante augmentation et concerne un nombre important de naissances, pouvant atteindre le tiers des naissances aux États-Unis. Les femmes choisissent d’accoucher par césarienne lors d’une seconde grossesse à cause de fausses croyances sur l’impossibilité d’accoucher naturellement suite à une césarienne et la peur de la douleur ou de l’inconnu. Les raisons de choisir plutôt un accouchement vaginal après césarienne (AVAC) sont la durée plus courte de rétablissement, les valeurs culturelles, les directives publiées par des organismes professionnels et le désir de vivre l’expérience d’un accouchement vaginal. Le nombre d’AVAC a doublé en 15 ans (21,5% en 1988 à 42,9% en 2003) et le taux de succès des essais de travail (EDT) varie entre 60 et 80%. On se questionne à savoir quels sont les facteurs défavorables à la réussite d’un AVAC, ses risques et les facteurs qui favorisent sa réussite.

Les facteurs de risque défavorables à la réussite d’un accouchement vaginal après césarienne incluent les problèmes de santé durant la grossesse tels l’hypertension, le diabète, des maladies rénales ou la pré-éclampsie ainsi qu’un IMC supérieur à 30 ou un bébé pesant plus de 4kg. De plus, si la tête du fœtus n’est pas engagée à terme, que l’âge gestationnel est de plus de 40 semaines ou qu’il faut déclencher ou stimuler le travail, on diminue les chances de réussite d’un AVAC.

Les principaux risques d’un accouchement naturel après césarienne sont semblables à ceux de l’accouchement, soit avoir une césarienne durant le travail, avoir un accouchement assisté (ventouses, forceps) ou ressentir de la douleur au périnée. Dans 0,5% des cas d’AVAC on assiste à une rupture utérine au niveau de la cicatrice d’une césarienne antérieure. Les dangers d’une rupture utérine incluent une hémorragie ou une infection chez la mère et des dommages cérébraux chez le bébé. Une hystérectomie peut être nécessaire pour contrôler l’hémorragie et résulterait en l’impossibilité de grossesses subséquentes.

Les facteurs qui favorisent la réussite de l’AVAC incluent un accouchement antérieur par voie vaginale, un col favorable et un travail spontané. Il faut encourager la pratique d’exercices qui facilitent la dilatation du col, une urination fréquente et une diète légère avec un bonne hydratation. On peut favoriser le déroulement optimal de l’accouchement en soutenant la mère durant le travail, en utilisant des techniques de relaxation et en variant les positions. Il est important d'encourager la mère et de renforcer sa confiance en son corps, celui-ci est conçu pour donner la vie et elle peut mener cet accouchement à terme. Les facteurs psychologiques ont un rôle important dans le choix du type d'accouchement.

La plupart des femmes peuvent choisir d’avoir un AVAC, avec les pratiques médicales évoluées les bienfaits de cette pratique sécuritaire surpassent les effets néfastes qui peuvent être causés par les complications reliés à une césarienne. On sait que la césarienne est encore davantage utilisée dans le cas des grossesses gémellaires, surtout pour ce qui est du deuxième bébé. Les taux de césarienne sont en constante augmentation, atteignant 32.8% des naissances aux États-Unis. On parle donc d’une chirurgie majeure qui intervient dans le tiers des naissances, pourtant la nature ne nous fait pas défaut le tier du temps, c’est plutôt le système qui nous fait défaut. N’hésitez pas, renseignez-vous et demandez l’AVAC.


Références
  1. Kirk, E. P. et collab. (1990). Vaginal birth after cesarean or repeat cesarean section : medical risks or social realities? American journal of obstetrics and gynecology, 162(6), 1398-1405. Elsevier.
  2. Martel, M. et MacKinnon, C. J. (2005). Directive clinique sur l'accouchement vaginal chez les patientes ayant déjà subi une césarienne. Directive clinique de la SOGC n 155. Journal of Gynaecology and Obstetrics, 27, 164-174.
  3. J.-C. Pons, P. Hoffmann. (2000). La césarienne a-t-elle une indication en cas de grossesse gémellaire? Journal de Gynécologie Obstétrique et Biologie de la Reproduction. Vol 29, p. 40.
  4. Institut national de santé publique du Québec. Accouchement vaginal après césarienne (AVAC), Janvier 2014. Document consulté en ligne : https://www.inspq.qc.ca/information-perinatale/fiches/accouchement-vaginal-apres-cesarienne-avac.