inflammation anti-inflammatoire

Vous connaissez sans le savoir une multitude de troubles inflammatoires. En effet, en médecine, tous les termes avec le suffixe -ite signifient en réalité qu’une inflammation a lieu. Par exemple, une gingivite constitue une inflammation des gencives, une arthrite est une inflammation articulaire et une tendinite est une inflammation d’un tendon. D’ailleurs, vous avez sans aucun doute déjà souffert d’inflammation locale suite à une blessure mineure, où vous pouviez apercevoir de la chaleur et de la rougeur en plus de ressentir de la douleur. Il s’agit en fait, des premiers signes d’une réaction inflammatoire.

Inflammation aiguë

L’inflammation aiguë est la réponse instantanée de notre organisme à une lésion. Cette lésion peut résulter d’un traumatisme physique, d’une attaque pathogène (bactérie, virus, toxine) ou tout autre stimulus représentant une menace à l’intégrité physique. Elle se manifeste par trois signes bien précis, soit la chaleur, la rougeur et de l’enflure. Il en résulte généralement une douleur et une perte des fonctions normales. L’inflammation est un phénomène essentiel au maintien de notre santé et fait partie du processus naturel de guérison. C’est notre sang qui transporte les médiateurs inflammatoires au site de lésion et s’en suit une cascade biochimique complexe qui nécessite l’action parallèle du système immunitaire et circulatoire.

La réponse anti-inflammatoire en résumé

La réponse anti-inflammatoire se produit en 3 phases, soit la phase vasculaire durant laquelle on assiste à une vasoconstriction suivie d’une vasodilatation, durant laquelle l’apport sanguin augmente au site de blessure. Suit la phase cellulaire, durant laquelle un tissu de granulation est formé pour permettre d’éliminer l’agent pathogène et les débris tissulaires, par un phénomène que l’on appelle la phagocytose. Finalement s’en suit la phase de réparation, qui consiste à la cicatrisation de la lésion. Chacun de ses phases ont une durée variable selon la taille de la blessure.

Inflammation chronique

Une inflammation persistante après que son rôle initial soit joué, c’est-à-dire après que les micro-organismes étrangers aient été éliminés ou que les tissus aient été réparés, est une inflammation dite chronique. Celle-ci joue un rôle important dans la majorité des maladies chroniques fréquentes, telles les maladies cardiaques, le diabète, les cancers et l’Alzheimer. Une catégorie de maladies sont d’ailleurs regroupées sous le nom de maladies inflammatoires, et seront discutées plus loin dans cet article. L’inflammation chronique est ainsi néfaste pour l’organisme et est à la source de douleurs ainsi que de multiples processus pathologiques.

Inflammation systémique

Nous avons déjà discuté des signes d’une inflammation locale. Parfois peuvent s’ajouter à celle-ci des phénomènes de nature systémique, telle la fièvre. Suite à une blessure la réaction inflammatoire primaire est localisée, mais il y a souvent répercussions ailleurs dans le corps, puisque tout est relié. Souvent l’inflammation de nature systémique est non symptomatique. Les marqueurs d’inflammation peuvent être élevé dans le sang, on peut avoir une multitude de symptômes systémiques, mais souvent, rien de précis. L’inflammation systémique prendrait origine dans notre intestin, au niveau de notre microbiote. Ainsi, elle serait influencée par ce que l’on mange et ce à quoi l’on s’expose. En bref, ce que l’on consomme qui se retrouve dans notre intestin influence l’intégrité de la barrière de muqueuse, la population bactérienne et ainsi notre système immunitaire. Si l’on prend l’exemple de l’un des plus grands agresseurs, soit les antibiotiques, il est facile de comprendre que ceux-ci tuent les bactéries à l’origine d’une infection, mais de façon non spécifique. Ainsi, l’antibiotique s’attaque également au microbiote en tuant nos bactéries protectrices. Dans la même optique, les agents de conservation et les pesticides qui ont pour objectif d’empêcher la prolifération bactérienne dans notre nourriture, s’attaquent également à nos bonnes bactéries. Dans l’intestin, lorsque l’intégrité de notre muqueuse ou de notre microbiote est atteinte, un cercle vicieux est créé. Le corps va démarrer la production de cytokines inflammatoires et celles-ci vont engendrer davantage de dommages tissulaires, qui encouragent ensuite nos anticorps à reconnaître cette attaque et jouer leur rôle en prenant place dans les tissus. Ainsi l’inflammation chronique fragilise les tissus.

Maladies inflammatoires

La maladies inflammatoires ou auto-immunes consistent en un dysfonctionnement des défenses immunitaires qui engendre une activation chronique de ces défenses en l’absence de stimuli dangereux. Il en résulte une action du corps qui attaque ses propres tissus sains. Les maladies auto-immunes les plus connues sont le diabète de type 1, la polyarthrite rhumatoïde et la sclérose en plaque. Elles incluent également plusieurs maladies courantes comme le psoriasis, la migraine, le lupus, l’asthme et la maladie de Crohn. La réaction allergique, pour sa part, est une cascade de réactions inflammatoires qui résulte d’une hypersensibilité à un stimulus externe, contrairement aux maladies inflammatoires qui résultent plutôt d’un dysfonctionnement interne.

Facteur sanguin

Lorsque vous passez une formule sanguine complète, votre médecin peut déterminer votre bilan inflammatoire. Deux facteurs sont principalement concernés. Tout d’abord, la vitesse de sédimentation nous renseigne sur la vitesse de coagulation et permet de diagnostiquer la présence d’une inflammation, sans pour autant permettre d’en connaitre la cause ou l’origine. Le second facteur est le taux de protéine C-réactive (CRP), celle-ci nous provient de notre foie et son taux augmente dans le cas d’infection ou d’inflammation. Certains facteurs externes peuvent entraîner une augmentation du taux de CRP, nommons par exemple l’obésité et la consommation de tabac ou d’alcool. La numérotation des globules blanc et des plaquettes peut aussi être réalisée mais l’augmentation de ceux-ci n'est pas spécifique à l’inflammation.

Traitements pharmacologiques anti-inflammatoires

Les médicaments anti-inflammatoires en vente libre les plus connus sont l’aspirine et l’ibuprofène. Une seconde classe de médicaments anti-inflammatoires sous prescription, sont les cortico-stéroïdes qui sont dérivés de la cortisone. Dans le cas d’une inflammation causée par un agent pathogène, la prise d’un antibiotique ou d’un anti-viral peut être nécessaire. Il est important de savoir que la consommation de médicaments anti-inflammatoires ne doit pas être prise à la légère puisqu’ils possèdent tous des effets secondaires. Le traitement des maladies inflammatoires vise généralement à diminuer les symptômes et à limiter les aggravations et des combinaisons de plusieurs médicaments sont généralement nécessaires. Vous devriez toujours consulter un médecin avant de démarrer la prise d’un médicament.

Gestion de l’inflammation systémique

Comme on l’a vu plus tôt, l’inflammation systémique prend généralement origine dans notre système digestif. Ainsi, la première solution pour gérer ce type d’inflammation est un changement de régime alimentaire. Parmi les aliments qui causent l’inflammation on retient les sucres, les farines raffinées, les aliments transformés, les gras trans et saturés ainsi que les omégas-6 (huile de carthame, tournesol, soya, maïs), la viande rouge et les produits laitiers. Au contraire, les aliments de nature anti-inflammatoire incluent le thé vert, les légumes verts, les noix et graines, les poissons gras, les fruits ainsi que les oignons et l’ail. Le curcuma a de nombreuses vertues et est notamment reconnu pour ses propriétés anti-inflammatoires en agissant comme inhibiteur de plusieurs marqueurs inflammatoires systémiques en plus de détenir un important pouvoir anti-oxydant. L’eau est à consommer sans modération, puisqu’elle joue de nombreux rôles essentiels au bon fonctionnement du corps. Entre autres, l’eau permet d’équilibrer le pH du corps et ainsi diminuer l’inflammation chronique en diminuant l’état acide qui l’accompagne. Si l’on regarde du côté des habitudes de vie, la fumée du tabac tend à accroître le niveau de marqueurs inflammatoires. Le stress pour sa part augmente les cytokines inflammatoires, ce qui augmente les tensions dans les tissus et ainsi les fragilise. L’exercice physique de son côté peut favoriser l’état inflammatoire si elle est pratiquée de façon excessive, mais une activité physique modérée favorise davantage la réduction de l’inflammation. Finalement le manque de sommeil est un facteur prédisposant aux réactions inflammatoires. Parmi les solutions anti-inflammatoires naturelles on retient la prise d’oméga-3, qui se retrouve trop bas dans le ratio comparativement au taux d’oméga-6 consommé dans la diète nord-américaine. Finalement, l’application de glace topique est un anti-inflammatoire très efficace en cas d’inflammation locale.

Alors que pensez-vous de votre bilan inflammatoire? Les soins chiropratiques peuvent contribuer à diminuer l’inflammation au niveau musculaire et articulaire. En effet, les subluxations présentes dans vos articulations contribuent à augmenter les tensions musculaires, ce qui rend les muscles beaucoup plus vulnérables aux réactions inflammatoires.