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Un correcteur de posture miracle, sans effort et à petit prix… est-ce trop beau pour être vrai? L’ère de l’électronique amène son lot de bienfaits, mais de méfaits également. En particulier en ce qui à trait à votre santé posturale. L’utilisation accrue des appareils technologiques entraîne l’emploi de mauvaises postures de façon prolongée et répétée chez plusieurs utilisateurs. La posture qu’on va appelée ici ‘’en flexion’’ consiste à adopter une posture où le cou est fléchi, la tête avancée et les épaules vers l’avant, comme lorsque l’on a les yeux rivés sur notre écran de cellulaire. Il est important de savoir que chaque fois que la tête est avancée d’un pouce, sa charge sur la colonne vertébrale augmente de dix livres. port antérieur de tête À long terme cette posture peut entrainer plusieurs symptômes tels des raideurs et douleurs au cou, haut du dos et épaules, des maux de tête, des engourdissements dans les mains en plus de prédisposer aux hernies discales et à l’arthrose. Nous sommes submergés de publicités sur certains appareils correcteur de posture ‘’magiques’’, certaines sources vantent même qu’ils pourraient vous éviter des visites chez le chiropraticien… mais qu’en est-il vraiment ?

Les correcteurs de postures peuvent avoir un effet positif s‘ils sont utilisés de façon complémentaire à une autre forme de traitement ou de correction posturale. En effet, dans certain cas, porter ce type de dispositif quelques heures par jour permettrait de diminuer la pression sur les disques intervertébraux. Lorsqu’on adopte une posture en flexion, il y a une pression à l’avant du disque intervertébral qui encourage le noyau du disque à migrer vers l’arrière ce qui entraine une tension accrue à l’anneau cartilagineux, ainsi le ligament postérieur se retrouve en position étiré et cela prédispose aux hernies discales. Ainsi chez un patient avec une hernie discale aigue ou chez une personne prédisposée, le port d’un tel correcteur de posture peut être bénéfique. Or, ce n’est pas une solution à long terme ni une façon de régler le problème. Bien que la posture soit corrigée le temps du port et que le port répété entraine une certaine mémoire musculaire, elle favorise plutôt une certaine paresse musculaire à long terme.

Ce type de correcteur de posture a pour effet d’étirer les muscles fléchisseurs, ce qui est bénéfique en soi puisque ceux-ci se retrouvent chroniquement en position raccourcie. Par contre, il remplace le travail des extenseurs, ainsi, ceux-ci seront portés à s’affaiblir avec une utilisation à long terme. En effet, ces correcteurs remplacent le travail des trapèzes, des rhomboïdes et des érecteurs du rachis. Alors que ce sont tous des muscles identifiés comme étant faibles chez les personnes présentant une posture en flexion, ainsi ils nécessitent plutôt un renforcement actif. Autrement dit, le port d’un correcteur de posture pour de longues périodes entraine un fluage au niveau des extenseurs du tronc qui se traduit par une diminution de l’activité musculaire ce qui entraine une limitation du contrôle sensorimoteur. Ce contrôle sensorimoteur est nécessaire à la protection du rachis et ce changement au niveau sensorimoteur fait en sorte que le corps ne sait plus où se trouve la tête dans l’espace. Cela entraine un délai dans le recrutement musculaire. De plus, si l’on veut maintenir l’équilibre postural de la tête on doit avoir un équilibre entre la force des muscles fléchisseurs et extenseurs. Un autre point négatif à considérer concerne les sous-occipitaux, c’est petits muscles à la base du crâne. Une personne avec une posture en flexion et un port antérieur de tête se retrouve en situation où ses sous-occipitaux sont placés en position raccourcie et avec le port d’un tel correcteur en position debout, ils seront irrités davantage puisqu’ils ne voudront pas s’étirer. Le correcteur de posture peut être bon pour rappeler à une personne d’adopter une bonne posture, mais il faut comprendre que d’autre options existent. Par exemple, le port d’un sac à dos adapté pourrait avoir le même effet. Votre chiropraticien pourrait aussi vous proposer d'appliquer du kinésiotaping dans un objectif similaire.

Dans tous les cas il faut comprendre que l’utilisation d’une béquille
ne permet pas de corriger un problème à sa source.