Saviez-vous que le Guide Alimentaire Canadien datait de 1992? Bien qu’une légère mise à jour ait été faite en 2017, aucun changement majeur n’avait été apporté depuis plus de 25 ans. Les connaissances scientifiques en lien avec l’alimentation se sont décuplées durant ce quart de siècle et un changement majeur était de mise. De plus, l’ancien Guide avait été grandement critiqué pour sa proximité avec l’industrie agro-alimentaire. Bien manger, ça ne devrait rapporter à personne mis à part à notre santé. D’ailleurs les choix alimentaires comptent parmi les trois principaux facteurs de risques responsables des maladies chroniques, tels les maladies cardiaques, les cancers et le diabète. En tant que professionnelle de la santé, il est de mon devoir de faire la promotion de saines habitudes alimentaires. La nouvelle parure de notre Guide Alimentaire Canadien me rappel grandement l’Assiette Santé de Harvard , laquelle a été conçue par des experts en nutritions en 2011. Il s’inspire également des Guides d’ailleurs, notamment ceux du Brésil et de la Suède . Allons y jeter un œil…
Parmi les changements majeurs, on note l’abolition du concept de groupes alimentaires. Ainsi, les produits laitiers ne sont désormais plus présents comme un groupe à part entière et les viandes et substituts sont plutôt remplacés par les « aliments protéinés ». Les produits laitiers sont plutôt vantés pour leur source de protéines, ainsi on retrouve entre-autre le yogourt dans la section des aliments protéinés. D’ailleurs on suggère de s’assurer d’avoir un apport en protéines adéquat, mais qui correspond uniquement au quart de notre alimentation et qui provient majoritairement d’origine végétale. De nombreuses associations sont démontrés entre la consommation d’aliments d’origine végétale et la réduction des facteurs de risques cardiovasculaires. L’idée que les protéines se trouvent uniquement dans la viande et que les végétariens sont en manque de protéines est vieille comme la terre; les protéines végétales se trouvent notamment dans le tofu, les légumineuses, les noix et les graines. Les protéines sont les seuls nutriments à être présentés dans cette nouvelle version du Guide, qui axe plutôt ses autres recommandations sous forme d’aliments. Notons que les autres grandes catégories de nutriments que l’on retrouve dans l’alimentation sont les lipides et les glucides, sans oublier les vitamines et les minéraux.
Autre grand changement, on ne parle plus de calcul de portions, mais plutôt de proportions. Ainsi, on favorise une alimentation variée selon les besoins de chacun. L’assiette du Guide Alimentaire nous indique que l’on devrait avoir une alimentation qui priorise la consommation de fruits et légumes, suivi des aliments protéinés et des grains entiers. On vous encourage à opter pour des céréales complètes tel le blé entier, l’orge, le quinoa, le riz brun, l’avoine pour leur indice glycémique faible, lorsque comparé aux céréales raffinées. On remarque également la fraicheur et les aliments simples; non élaborés ou transformés. Parmi les autres choix pratiques ou économiques, on mentionne dans le rapport qu’il est tout à fait correct de consommer des aliments de haute valeur nutritive sous forme surgelés, en conserve ou séchés.
La deuxième page du Guide nous incite à cuisiner plus et à prendre le temps de savourer en bonne compagnie. Pour ce qui est des boissons, on retient que l’eau est à consommer sans modération. On évite ainsi les boissons sucrées qui sont une importante source de calories peu nutritives. Il faut penser à la quantité de fruits nécessaire pour faire un verre de jus, pour comprendre que les dessins de portions sur les boites ne sont pas très représentatifs. En effet, les jus de fruits ne contiennent pas les fibres des fruits, mais plutôt leurs sucres. Les boissons sucrées incluent les boissons gazeuses, les jus de fruits à 100%, les eaux aromatisées, les boissons sportives ou énergisantes ainsi que les laits et boissons d’origine végétales sucrées. Ce qu’on retient? C’est l’eau qui étanche la soif.
Les conseils à retenir concernant l’alimentation débutent bien certainement par celui de manger à sa faim. Les besoins énergétiques varient grandement d’une personne à l’autre et dépendent de plusieurs facteurs, notamment le niveau d’activité physique. Dans un monde de surconsommation, la nourriture n’est pas mise à part loin de là. Pour sa part, le Guide met en évidence les conseils suivants; on évite les restaurant ou les mets préparés au quotidien, et on se tourne vers le plaisir de cuisiner, on s’attarde aux étiquettes et on apprend à repérer les aliments à haute teneur en sodium, en sucres ou en gras saturés. Mais attention, un aliment faible en sucre n’est pas nécessairement bon pour la santé, en particulier si un goût extrêmement sucré en ressort, il faut savoir que nous sommes dans l’air des produits chimiques cachés. On se rappelle qu’un nutriment présentant 5% de la VQ est considéré comme peu et que 15% ou plus est considéré comme beaucoup. L’important est de prendre conscience de nos comportements et habitudes alimentaires.
Bien que les huiles et autres sources de gras ne prennent pas place sur l’image, elles font sans aucun doute parti de notre alimentation. Rappelons-nous de consommer des huiles végétales santé, et ce avec modération. Parmi celles-ci l’on retrouve l’huile d’olive, de canola, de soya, de tournesol et d’arachide. On favorise la consommation d’acides gras insaturés, tels les oméga-3, 6 et 9, que l’on retrouve dans les poissons gras, plusieurs noix et graines ainsi que dans certains légumes tel l’avocat. Les gras ont l’avantage de contribuer à la sensation de satiété et c’est entre-autre pourquoi ils tirent un certain avantage à prendre place dans une alimentation équilibrée.
Nous sommes ce que l’on mange et ce que l’on mange défini notre image, en passant par le poids bien entendu, mais également notre niveau d’énergie et de vitalité. Alors, vous reconnaissez-vous dans votre assiette?